Disparu des livrets anatomiques et des manuels de médecine depuis le début du XXe siècle, le clitoris finit par réapparaitre dans un manuel français de SVT (éditions Magnard) en 2017. Cette victoire est le fruit d'un travail complexe.

 

D'une part, celui des femmes chercheuses (ex. Helen O'Connell, Odile Buisson, Odile Fillod) qui ont pu intégrer les hauts rangs de la science et orienter la recherche en faveur des personnes à vulve*. Grâce à ces travaux, nous avons pu redécouvrir des savoirs, les compléter et offrir des supports de sensibilisation afin d'améliorer la santé des femmes.

 

D'autre part, ces travaux ont eu besoin de relais. Et pour cela, il a fallu compter sur les militantes féministes (éducatrices, activistes, artistes, pros de santé, etc.) qui se sont saisies de ces savoirs scientifiques, ont su s'organiser et user de tous les canaux et medias possibles pour les diffuser massivement (modélisation 3D offerte par Odile Fillod, réseaux sociaux, art, etc.). En faisant le pont entre la science et la société, les personnes nées avec une vulve ont pu commencer à se réapproprier la connaissance de leur propre corps.

 

Enfin, il y a eu #metoo. Ce moment où la société commence à mieux entendre le message des féministes des années 60 : « L'intime est politique ».

 

 

* Des hommes ont contribué à ces avancées mais il convient de noter que les avancées récentes les plus importantes sont majoritairement issus de travaux menés par des femmes chercheuses.