Le consentement

Ici, on discute du consentement. Kesako ?
Avant de s'engager dans un rapport sexuel avec quelqu'un d'autre, il est absolument nécessaire de s'assurer que l'envie est bien partagée. C'est ce qu'on appelle le consentement. Il intervient avant tout rapport sexuel, pendant et après.
Si tu as envie d'avoir un rapport sexuel et l'autre aussi, alors il y a du consentement. Si tu n'as pas envie ou que l'autre n'a pas envie, il n'y a pas de consentement. Céder, ce n'est pas consentir : tout rapport sexuel forcé constitue une agression sexuelle, un acte puni par la loi car produisant de graves traumatismes chez la victime (qu'on parle de bisous, de caresses, de pénétration, de masturbation devant toi, etc.). Cette règle s’applique pour tous types de relations sexuelles, y compris en couple. Être en couple ne signifie pas que l'on doive des rapports sexuels à l'autre. Si ton ou ta partenaire insiste et te force, cela s'appelle un viol conjugal.
Le consentement intervient avant le rapport sexuel mais aussi pendant. Si tu avais envie au départ mais que tu ne te sens pas bien pendant le rapport sexuel (ex. sentiment de malaise, une pratique qui ne te convient pas), alors le consentement disparait et le plaisir avec. Tu as toujours le droit d'arrêter le rapport. Si on te force à continuer alors que tu exprimes le besoin d'arrêter ou de faire une pause, alors tu es victime d'une agression sexuelle. Et vice versa. Il faut toujours garder en tête que le consentement n'est pas acquis pour toujours et qu'il doit chaque fois être vérifié et réactualisé (ex. "tu as envie ?" "ça te plait si je fais ça ?" "tu te sens toujours bien ?", etc).
Le consentement doit toujours être actualisé y compris après le rapport sexuel. Si une personne diffuse des photos ou des vidéos de ces moments sans ton consentement, cela s'appelle du Revenge porn, un acte qui est également puni par la loi.
Les règles du consentement sont simples mais dans la pratique, c'est toujours un peu plus compliqué. Le consentement peut être non-verbal. Il se peut qu'on n'arrive pas à l'exprimer ou pas assez clairement. Ou bien que la situation ne le permette pas (pressions, partenaire qui n'écoute pas, jeu qui tourne mal, etc.). Toutes les situations où il est difficile de distinguer le consentement de l'abus renvoient à "la zone grise" du consentement. Dans ces situations, comment faire alors ? Sur quels repères se baser ?
Il faut bien comprendre qu'un silence n'est en aucun cas un oui, mais plutôt le signe d'un malaise puisque la personne n'est pas en capacité de répondre. Si le problème relève de la communication, alors il est possible de se mettre d'accord sur des codes qui conviennent aux deux personnes (ex. un mot, un geste qui donne le signal qu'il faut arrêter ou qu'il est possible de continuer).
Il est également important de savoir accepter que l'autre n'ait pas envie. Se vexer en le prenant personnellement n'arrange rien, car les raisons peuvent être nombreuses et que ça n'aide pas à la résolution des problèmes. Il vaut mieux demander à l'autre l'origine de son malaise. Si la personne n'est pas prête à communiquer, il est important d'accepter son timing et de lui laisser le temps avant d'en reparler.
Mais alors la zone grise, c'est juste une question de communication ? Cela arrive, mais il existe aussi beaucoup de situations d'agressions : quand une personne engage un rapport sexuel alors que l'autre a trop bu ou dort (état inconscient) ; quand on est filmé pendant un rapport sans le savoir ; lorsqu'une personne abuse de son autorité pour obtenir des faveurs sexuelles (patron sur son employé, adulte sur enfant) ; lorsqu'une personne fait culpabiliser l'autre parce que les rapports ne sont pas assez fréquents ou bien parce que la personne aurait offert quelque chose avant qui devrait faire sentir l'autre redevable, etc. Ces situations ont de nombreuses racines sociales (éducation des filles et des garçons, stéréotypes de genre sur la sexualité, porno mainstream qui outrepassent le consentement, etc.). Ces racines sociales forgent la culture du viol, qui met principalement en danger les personnes à vulve et les minorités de genre (les personnes transgenres notamment).
Si une personne a outrepassé ton consentement, tu es victime d'une agression sexuelle. Je t'invite, si tu le sens, à en parler en ces termes à ton agresseur et à ne culpabiliser de l'agression en aucun cas, car tu n'es pas en faute. Surtout, il est nécessaire d'en parler à des personnes fiables de ton entourage, et avant de s'adresser à la Police, il vaut mieux se rapprocher d'une association locale qui lutte contre les violences sexistes et sexuelles pour être bien accompagné.e.
Pour aller plus loin
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Sur le consentement en général : l'épisode n°2 de la mini série Culbute sur Arte TV réalisé par Édith Caron et Léo Flavier.
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Sur la zone grise du consentement : la vidéo de l'Association de Lutte contre le Sida et pour la Santé sexuelle, sur le compte Instagram leschroniques.fr
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Sur la culture du viol : l'épisode n°3 de la mini série Culbute sur Arte TV réalisé par Édith Caron et Léo Flavier.
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Le manuel d'action pour en finir avec les violences sexistes et sexuelles écrit par Caroline de Haas, dont tu peux retrouver les outils et les informations sur le site de l'association Nous Toutes.
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Pour trouver une association proche de chez toi qui lutte contre les violences sexistes et sexuelles : la liste du gouvernement.